SAC : Service d'action civique. Peu d'organisations politiques ont autant défrayé la chronique et suscité les passions que le service d'ordre gaulliste fondé en 1960. Ses milliers d'adhérents, rugueux et déterminés, protégeaient les meetings et campagnes d'affichage du parti au pouvoir. Gaullistes fidèles, anciens de la Résistance ou de la France libre pour beaucoup, ils vouaient un culte au Général dont ils se considéraient comme les grognards inconditionnels. Mais ce carré de la Garde avait aussi sa part d'ombre. À côté d'une majorité d'honnêtes militants figuraient des éléments douteux - membres d'extrême droite attirés par l'anticommunisme violent, aventuriers et escrocs mythomanes, voyous à la recherche d'une impunité policière et judiciaire -, impliqués dans des délits crapuleux ou des violences politiques. Le SAC aurait-il été un repaire de malfrats et une officine barbouzarde jouant les polices parallèles ?
À partir de sources souvent nouvelles et en se concentrant sur les « années de Gaulle », François Audigier démêle le vrai du faux. Il inscrit l'histoire de l'organisation dans un temps long qui voit le SAC devenir un élément central du gaullisme d'ordre en réaction à Mai 68. Il en réaffirme la nature politique en montrant que les gros bras étaient aussi les petites mains du gaullisme. Il explore les questions sensibles des rapports avec le Milieu, de la pratique du renseignement politique et de l'infiltration des services de sécurité. Loin des clichés, l'ouvrage se penche enfin sur ses membres, des grandes figures (Jacques Foccart, Charles Pasqua...) aux adhérents les plus modestes, ces mamelouks du Général qui furent autant de gaullistes de choc.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.