L'oeuvre liturgique du concile de Trente et des papes qui l'ont suivi représente la canonisation du culte romain tel qu'il s'était définitivement stabilisé au Moyen Age. L'auteur a choisi de focaliser l'attention sur la période qui a suivi cette canonisation, en brossant un panorama historique sur le missel de Pie V à Jean XXIII. A propos des livres « néo-gallicans » des XVIIe et XVIIIe siècles, il estime
qu'on peut paradoxalement parler, jusqu'à un certain point, de tridentinisation à la française, ou à la parisienne. La complète victoire ultramontaine en liturgie, au milieu du XIXe siècle, va permettre les réformes romaines considérables du XXe siècle, celles du bréviaire et de la Semaine Sainte, traditionnelles d'esprit, mais qui vont cependant préparer le terrain pour une réforme radicale, laquelle va évacuer la liturgie tridentine : la totale réussite de la centralisation tridentine a créé les moyens de son licenciement.
Mais d'abord, le livre traite en amont de Trente, de l'histoire antérieure de la messe romaine. Il consacre une large place au fait que le culte de l'Église depuis l'origine, « faux jumeau » du culte de la synagogue, ensuite avec le déploiement de l'interprétation allégorique patristique et médiévale, parallèle à l'interprétation allégorique de l'Écriture, se pense comme la réalisation du culte de l'Ancien Testament. Il traite aussi en aval, après Vatican II, de l'étonnante
auto-survivance « sauvage » du missel tridentin, qui a fini par être consacrée par l'autorité romaine. Tout laisse penser que cette histoire du missel tridentin est loin d'être achevée.
Ce livre constitue ainsi un précis aussi complet que possible à propos d'une histoire liturgique dont la linéarité générale se conjugue avec d'étonnants rebondissements.
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