Censées parvenir du paradis même, les épices constituent au Moyen Âge un symbole de richesse, de bonheur et de prestige, de confort matériel et de prééminence sociale, des marqueurs sociaux de goût et d'élégance. Leur prix élevé, dû à leur rareté et à leurs origines lointaines et mystérieuses, les réserve à l'élite de la société médiévale pour ses repas de fête ou pour les soins du corps. Elles ne sont en effet pas une marchandise comme une autre, puisque à la fois condiment et médicament, teinture et parfum. De la Chine ou de l'Indonésie, les épices gagnent l'Occident par des itinéraires segmentés au sein desquels Arabes et Mongols jouent un rôle majeur, avant de passer le relais aux Génois, aux Vénitiens ou aux Catalans, installés dans leurs comptoirs d'Alexandrie, de Beyrouth, de Constantinople ou de mer Noire.
Les épices sont aussi un des moteurs de l'histoire. Leur quête incessante aurait stimulé les voyages vers des terres jusque-là inconnues, provoqué la révolution nautique médiévale transformant les formes et l'usage des navires, suscité la conquête par les Occidentaux des pays producteurs d'Extrême-Orient - elles seraient en somme à l'origine de la domination du monde par les nations d'Occident, qui ont tiré grand profit de ce commerce. Michel Balard, conjuguant avec brio érudition et rare bonheur de lecture, en explore tous les aspects et expose de manière passionnante toutes les facettes des épices, leurs qualités gustatives et curatives, leur impact dans les sociétés occidentales, ainsi que leurs enjeux géopolitiques.
L'ouvrage de référence.
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