Plus de soixante ans après la sortie de la première édition, l'Histoire des doctrines relatives au crédit et à la monnaie depuis John Law jusqu'à nos jours n'a guère été égalée ni en langue française ni en langue anglaise (dans laquelle l'ouvrage avait été rapidement traduit).
La plupart des développements s'organisent autour de la conception de la monnaie et de la «subjectivité» de Charles Rist. Subjectivité inévitable et même indispensable, qui donne son unité à l'ensemble du livre, lui permet et lui permettra de vieillir encore longtemps sans prendre trop de rides. Cela n'avait aucun sens de prétendre faire une histoire calme, non engagée de la pensée économique en général, de la pensée monétaire en particulier.
Ce livre est un passionnant voyage à travers plus de deux siècles de théories et de pratiques monétaires. Charles Rist le conclut par des paroles fortes. La monnaie n'est pas un procédé comptable. Elle est une «réalité sociale» (selon la formule de François Simiand), et elle n'est jamais «neutre» (ou en tout cas très rarement). Si les théories monétaires de l'après-deuxième guerre mondiale avaient entendu ces messages, elles auraient évité de nombreux pièges et se seraient consacrées plus rapidement qu'elles ne l'ont fait aux vrais problèmes : Comment maintenir la stabilité monétaire ? Comment contenir les crises bancaires et financières ? Comment, au travers de l'objectif incontournable de stabilité monétaire, mettre la monnaie, la finance et la banque en situation de favoriser, à moyen-long terme, la croissance, le développement et l'emploi ?
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