Un passé pour un devenir
À la différence de l'Alsace ou de la Bretagne, la Wallonie ne se laisse pas aisément croquer en quelques symboles. Des plateaux de Hesbaye, aux paysages vallonnés de l'Ardenne en passant, aux confins, par la plaine de l'Escaut, c'est la richesse de la diversité qui apparaît. Pourtant, quoiqu'elle ait longtemps été ballotée entre des entités politiques diverses, elle a au fil des ans développé des façons communes de penser et de sentir les choses. Ainsi, il est un élément d'unité capital qui s'est maintenu pendant des siècles malgré l'émiettement politique, c'est l'héritage linguistique roman. Il s'est maintenu en dehors de toute influence politique et malgré un voisinage germanique. La Wallonie est le point le plus au nord de la romanité.
Il y a quand même au moins deux époques où un souffle commun traverse la Wallonie, c'est la période révolutionnaire et surtout la période industrielle. La couverture évoque l'ambivalence de cette période, d'un côté l'inventivité, de l'autre les luttes et les souffrances de la classe ouvrière. L'ouvrière juchée sur un terril, dans sa posture de Marianne, peut aussi évoquer la figure romantique de Théroigne de Méricourt, une révolutionnaire wallonne venue à Paris prendre sa place dans l'enfantement d'une humanité plus libre et plus égalitaire. La couverture nous rappelle que la Wallonie engagée dans sa reconversion économique porte encore, comme d'autres régions de tradition industrielle, le poids d'un héritage.
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