Histoire de l'Inquisition au Moyen Âge
L'empire du Saint-Office de l'Inquisition Romaine, dont on peut dater les débuts dans les dernières années du XIIe siècle près le tombeau de l'apôtre Pierre, et dont les tribunaux avaient semé la terreur, cultivé l'abrutissement des esprits, courbé les coeurs aux douceurs de l'obéissance avec plus ou moins d'efficacité selon les contingences politiques et le bon vouloir des princes, perdait en juillet 1834 sa province hispanique : la dernière, et la meilleure. À partir de cette date, Rome ne disposait plus de par le monde du moindre « bras séculier » pour punir l'hérétique ou l'apostat, chasser le musulman ou le juif, enfermer le flagellant ou le protestant, brûler le bougre ou le mécréant. Chiffrons donc, en négligeant la sauvagerie des répressions épiscopales ou papales antérieures à la systématisation juridique du contrôle de la foi et des oeuvres, à quelque six siècles et demi la période couverte tant bien que mal par le tribunal romain, avec l'appui enthousiaste ou résigné des pouvoirs laïques. Six siècles et demi. Un tiers de la durée du christianisme. Six siècles et demi parcourus par l'historien nord-américain le long d'une oeuvre dont les sommets sont A history of the Inquisition of Middle Ages (New York, 1887) et A history of the Inquisition of Spain (1906-1907). L'Histoire de l'Inquisition au Moyen Âge, que la France découvrait en 1900 grâce à la traduction de Salomon Reinach (1858-1932).
À quelques exceptions près, les historiens considèrent aujourd'hui encore qu'il est au moins téméraire et certainement maladroit d'aborder n'importe quel chapitre de l'histoire du brigandage romain sans se mettre au préalable à l'écoute de Lea. Pour le souffle. Pour la masse documentaire et la sérénité du récit.
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