Commune mesure de toute chose, l'argent a eu dans l'histoire
un rôle multiple, à la fois libérateur et aliénant. Il interroge
les consciences individuelles et le destin collectif : à l'époque
moderne, les hommes encore très christianisés rejettent l'argent
comme fondement de la société idéale à construire. Son utilité est
admise, mais non sa valeur ultime : il n'est pas reconnu comme
finalité, ni par la religion, ni par la philosophie moderne.
Mais l'argent est aussi relation. Il lie les hommes entre eux, à
travers un signe à la fois concret et symbolique : la monnaie.
Tout en étant un instrument commun aux riches et aux pauvres,
l'argent bouscule les hiérarchies sociales car la société de l'époque
moderne, bien que fondée sur un ordre divin, est travaillée par les
dynamiques du capitalisme.
Illustré par les grandes figures de l'histoire, de Gadagne à
Necker, de Brantôme au chevalier d'Arcq, de Calvin à Turgot, des
tard-avisés à Mandrin..., cet ouvrage propose un tableau inédit
du passage de l'économie du don à l'économie de marché, de
l'émergence de l'État de finance, de la naissance du libéralisme,
des nouvelles pratiques de consommation, d'épargne et de
spéculation, sans oublier la délinquance monétaire et financière.
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