Juin 1994, la France célèbre les 50 ans du Débarquement. Devant la télé de son petit
appartement de Berlin, Herman regarde des reportages qui lui rappellent sa jeunesse.
Il a fait partie des troupes d'occupation avant les événements du 6 Juin. Soudain, à
l'image, il croit voir Jeanne, son premier amour ! Propulsé cinquante ans en arrière,
Herman décide de retourner en Normandie pour son premier voyage depuis la Chute
du Mur. Il veut revoir cette femme.
Caen, Isigny, Bayeux, La Cambe, Omaha Beach, la Normandie lui revient en mémoire
même si elle a bien changé. Sa quête le mènera jusqu'au bout du chemin.
Sept ans se sont écoulés entre la publication d une
première livraison de Fragments épars pour un anarchisme sans dogmes et cet ouvrage qui apporte, toujours sous forme fragmentaire, de nouvelles pièces
à l'indispensable diversité de la pensée libertaire.
L'air de famille entre les deux livres est, bien sûr,
indéniable. La volonté d'aiguiser la force critique de
la pensée anarchiste, y compris envers elle-même, est
présente dans les deux cas et, cependant, le cumul
des différences qui les séparent permet aussi de les
considérer comme indépendants l'un de l'autre.
Si le premier ouvrage recueillait des fragments
dispersés sur près d'un demi-siècle, les Nouveaux
fragments ne contemplent que ceux produits au
cours des cinq dernières années ; si le premier
ouvrage adoptait, pour des raisons évidentes, une
présentation chronologique, le second a préféré un
agencement thématique qui assure un meilleur
approfondissement des sujets abordés.
Cependant, au-delà des différences bien évidentes
entre les deux livres, il est clair que dans les
Nouveaux fragments épars se retrouve la même
conviction que l'extrême vitalité de la pensée anarchiste autorise l'audace de la maintenir largement
ouverte aux quatre vents.
« S'il est une qualité qu'il faut reconnaître
à Tomás lbáñez, c'est bien son penchant
pour l'irrévérence. Livre après livre, il la
cultive avec constance, pratiquant sans
faiblir le paradoxe conceptuel ou la provocation théorique pour tisonner le dogme
au feu d'une hétérodoxie érigée en méthode.
Le fait est là : il n'est d'autre manière de
mesurer la validité d'un discours que de
déranger le bel ordonnancement de ses
vérités premières en les secouant sans
ménagement. Et le champ est d'autant plus
vaste, pour Tomás lbáñez, qu'il embrasse,
dans son cas, et la psychologie sociale et la
philosophie politique.
En ces temps de faillite des projets émancipateurs et des idéologies progressistes,
l'anarchisme demeure, sans doute, une
exception. La part d'irréductible rêve qu'il
incarne, au-delà du raisonnable et, parfois,
contre l'idée même de raison, fait de lui un
des derniers territoires où vit encore, dans
un espace pour le moins dévasté, le désir
de transformation sociale. »
Freddy Gomez
À contretemps n° 24 (septembre 2006)
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