HENRI VERGÉS
UN CHRÉTIEN DANS LA MAISON DE L'ISLAM
« Il était l'ami des moines de Tibhirine et homme profondément enraciné dans ce peuple algérien dont il percevait les richesses et les promesses ; il s'appelait Henri Vergès. C'était un petit Frère de Marie, un éducateur né qui était venu en Algérie comme on répond à un appel. Il en était à sa vingt-cinquième année de présence, ce qui lui avait valu diverses affectations. À Alger tout d'abord puis sur les hauts plateaux algériens. De nouveau à Alger, Mgr Tessier lui avait demandé de prendre la direction d'une bibliothèque sur les hauteurs de la Casba où il accueillait 1100 jeunes, garçons et filles, qui ne trouvaient pas dans leur appartement surpeuplé des conditions propices à leurs études. C'est là, un jour de mai 1994, au plus fort des fureurs homicides dont souffrait alors l'Algérie, que surgirent les fourriers de la terreur déguisés en policiers. Henri Vergès se savait menacé mais il n'avait pas renoncé. Ce n'était pas un inconscient. C'était un consentant. Un de ces êtres de foi qui voulait faire de sa vie un cinquième Évangile que tous pourraient lire à vie offerte. Une belle histoire comme Dieu sait en écrire. Dans le sang des martyrs pour commencer. Avec Henri Vergès périt une petite soeur de l'Assomption, abattue froidement elle aussi. »
Robert Masson
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