Henri IV
De l'abjuration à la profanation à Saint-Denis
Il fut et demeure le souverain le plus aimé des Français. Quatre cents ans après son assassinat, il ne cesse de fasciner, tant sa vie, son oeuvre et sa légende paraissent exceptionnelles.
La périlleuse conquête du pouvoir, la mort dramatique et le destin posthume d'Henri IV (1589-1610) sont liés à un espace singulier : Saint-Denis, lieu de mémoire de la monarchie, là où reposent quatre lignées de souverains (Mérovingiens, Capétiens, Valois, puis Bourbons).
« Je suis le Roy, qui demande d'estre reçu au giron de l'Église apostolique et romaine ». Tout commence le 25 juillet 1593 par l'abjuration d'un pénitent qui sollicite sa réintégration au sein de l'Église catholique et qui parvient, grâce à ce « saut périlleux », à pacifier un royaume déchiré depuis trente ans par la guerre civile et religieuse et à mettre un terme aux fureurs des « guerriers de Dieu ».
Le 13 mai 1610, Saint-Denis est le lieu du sacre et du couronnement de Marie de Médicis, la veille du geste fatal de Ravaillac. Les funérailles grandioses d'Henri IV, quelques semaines plus tard, nous permettent de restituer et de comprendre le cérémonial complexe et méconnu qui accompagne le corps du souverain, « les deux corps du roi », lors de ce moment de grande fragilité que constitue, pour une monarchie, la disparition de celui qui l'incarne.
Près de deux siècles après, dans la France effervescente de l'an II de la République, en 1793, la « ci-devant abbaye de Saint-Denis » est le théâtre d'une mise à mort des morts : figures de cire, tombeaux et corps des rois, dont celui d'Henri IV.
Ces quatre séquences fortes nous invitent, par le texte et par l'image, à un extraordinaire voyage dans la réalité mais aussi au coeur de l'imaginaire de la « nation France ».
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