Henri Gouraud (1867-1946) fut un modèle achevé d'officier-diplomate. Devenu colonial par amour pour l'Afrique, il est contemporain de Gallieni, Lyautey, Archinard, Brazza, Joffre, Mangin... Comme eux, il a connu une vie intense faite de voyages et de rencontres, de combats et de traités de paix.
Il commence son parcours exceptionnel à Saint-Cyr en 1888. Rêvant d'aventures, il demande à partir en Afrique. Là, il devient explorateur, administrateur de territoires immenses, conquérant de l'un des derniers grands chefs africains, Samory Touré (1898). Chargé de prendre le commandement d'un territoire désertique au Tchad, il se révèle un excellent « bledard ». On lui confie la colonne de l'Adrar chargée de conquérir la Mauritanie, plaque tournante de la contrebande d'armes. Apprenant la tactique du rezzou, du contre-rezzou, sachant rallier les chefs des zaouïas maures, il pacifie rapidement le pays. Le général Lyautey l'appelle à lui. Ce fringant colonel qui a la « baraka » réussit en moins de deux ans à réunir les « deux Maroc », c'est-à-dire relier en un seul bloc l'ensemble de l'Afrique du Nord. Général confirmé en 1914, il se bat à la tête des coloniaux, des garibaldiens, des Russes, puis des Américains. Gravement blessé aux Dardanelles en 1915, il est amputé du bras droit. Se dessine alors une « silhouette légendaire » qui, après l'offensive du 15 juillet 1918, libère Strasbourg et l'Alsace. Envoyé en Syrie en 1919, il s'oppose à Fayçal, puis négocie avec Mustafa Kemal. Devenu gouverneur militaire de Paris en 1923, il se distingue comme le représentant de l'armée française aux États-Unis durant l'entre-deux-guerres. Il meurt en 1946 et est inhumé à Navarin, en Champagne, en 1948.
10 000... Tel est le nombre de photographies du fonds Gouraud aux archives du Quai d'Orsay. Pour accumuler un tel nombre de clichés à une époque où la photographie présentait encore de grandes difficultés techniques, il fallait une curiosité rare et une détermination à toute épreuve. Deux qualités qui ne manquaient pas au général Gouraud : tout au long de sa carrière, du Mali au Liban, du Maroc à la Syrie, il ne cessa de faire photographier tout ce qui lui semblait intéressant : militaires français, populations indigènes, autorités locales, fêtes religieuses, vestiges antiques... Il laisse ainsi à la postérité un témoignage photographique unique. Grâce aux 200 clichés les plus étonnants, Henri Gouraud, photographies d'Afrique et d'Orient invite le lecteur à un passionnant voyage photographique, en Afrique et en Orient, il y a un siècle...
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