Dans cette brève étude, j'entends montrer que la pensée arabe
actuelle, abstraction faite de ses multiples tensions internes, a tout
intérêt à reconsidérer l'apport positif de l'entreprise heideggerienne.
L'ouverture doit, cependant, s'effectuer sous forme de questionnement.
Car il ne s'agit nullement de laisser Heidegger indiquer au monde arabe
la voie de son salut, mais plutôt de permettre à la pensée arabe de repérer
elle-même dans la pensée de l'être un éventuel potentiel d'inspiration
susceptible de rejoindre l'épreuve de la culture arabe dans le creux de sa
propre quête historique.
L'ouvrage se débite en deux volets : une analyse comparative des
structures propres aux deux pensées heideggerienne et arabe, et une
tentative de confrontation des deux anthropologies préconisées par les
deux univers de pensée. Les difficultés théoriques et pratiques posées
au chercheur par une telle investigation sont trop apparentes pour qu'on
y insiste. De vastes abîmes séparent les deux univers, et les tentatives
de rapprochement, quasi absentes, se trouvent lourdement hypothéquées
par l'impraticabilité d'une telle voie. Dès lors, l'on doit reconnaître que
l'on se trouve ici en présence d'un essai. S'il faut insister sur ce mot, c'est
justement pour exprimer le caractère volontairement limité du propos.
En termes de résultats et de conclusions, le présent ouvrage n'entend
rien promettre. Son seul mérite aura probablement été d'ouvrir la voie à
une telle exploration.
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