Lebroc pose le petit cheval chinois sur la table basse du salon, bien en lumière. Il sort le Polaro, un vieux SX 70 à soufflet et prend trois photos.
La nuit est noire, pas d'étoile. Le thermomètre doit toujours se balader sous zéro. Il enveloppe la sculpture dans deux plastiques et ferme le tout hermétiquement avec du chatterton. Dans un coin du jardin, là où il plante son herbe au printemps, il creuse. Cinquante centimètres. Il pose le paquet au fond, rebouche, et place dessus deux grosses pierres. Un dernier coup d'oeil. Il va ranger la pelle et rentre se coucher.
Un homme qui n'a jamais vu le cheval flotte sur la Meuse, les rotules explosées et la gorge tranchée. Du grand art! Lebroc, lui, a vu le cheval et il l'a acheté. Alors, tous les rêveurs d'ici et d'ailleurs se sont réveillés pour raconter l'histoire du Hanxuema.
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