« Evidemment, je n'ai pas toujours bu, il n'y a d'ailleurs pas si longtemps que j'ai commencé à boire. »
Hans Fallada
Le buveur
Hans Fallada (1893-1947), auteur du chef d'oeuvre de la littérature Allemande seul dans Berlin, a passé la majeure partie de sa vie entre prison et institutions psychiatriques. La cause : une dépendance incurable à l'alcool et à la morphine, sans doute les seuls refuges offerts en ces temps de grande violence à un esprit aussi lucide et sensible que le sien. Dans son roman le plus autobiographique, Le buveur, Fallada prête ses propres faiblesses au personnage du négociant Erwin Sommer, son alter-ego dans l'errance et la déchéance sociale.
Pour évoquer cette descente aux enfers, le talentueux Jakob Hinrichs, à qui l'on doit déjà l'adaptation graphique du traumnovelle d'Arthur Schnitzler, qui servit de base à Kubrick pour son eyes wide shut, rassemble dans un même récit l'auteur et son personnage. Croisant ses sources avec une précision d'orfèvre, il trace le portrait d'un génie littéraire pris en étau entre la fièvre artistique et l'addiction, dessine l'éloge de l'ivresse et de l'abandon de soi au coeur d'un reich tenaillé par les tourments d'un mal infiniment plus grand.
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