L'acte d'habiter se réalise au quotidien par de multiples interactions entre l'individu et son environnement. Il implique des arbitrages liés à la recherche permanente d'un équilibre entre des éléments qui a priori s'opposent : l'intérieur et l'extérieur, le bâti et la nature, le public et le privé, le visible et l'intime, l'individuel et le collectif. Dans ses diverses formes, l'espace intermédiaire - l'entre-deux - est l'élément clef de ces compromis.
Une étude menée dans plusieurs ensembles de logements illustre l'importance de l'entre-deux dans l'affirmation d'une architecture de relation. Sa conception et ses usages permettent de dépasser la simple fonction spatiale et en fait un espace signifiant. L'entre-deux devient le fil rouge du processus de production de l'habitat : de la programmation au vécu, il est la traduction formelle d'un système de valeurs partagé par l'ensemble des acteurs.
Si l'entre-deux a souvent été un élément de réponse stratégique dans la création de logements, désormais, face aux défis contemporains, tels que la sobriété foncière ou la gestion des ressources, il garde plus que jamais son efficience : un gage de qualité au service d'une vision renouvelée de l'habitat, où l'architecture contribue à faire société autrement.
« Les espaces intermédiaires sont omniprésents dans l'architecture ; dans le fonctionnement de l'habitat, mais aussi dans la construction. Il faut toujours un « espace entre », aussi essentiel que l'huile dans les rouages d'une machine. »
Herman Hertzberger
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