« Chacun y allait de sa démolition, à coups de vocables cognés, comme des bolides qui se heurtent dans un couloir de rue et les carrosseries se volatilisent dans des jets de pierres, de vitres, de plaques de tôle, clous, écrous, vis. On mettait le feu aux poudres. »
« Un livre suffit pour transformer le monde. Un livre et le monde change de trajectoire. »
Dans le Paris des années 1970, Axel se souvient des promesses de Mai 68 et de ce slogan : Ce n'est qu'un début, continuons le combat. Il veut inventer de nouveaux outils pour réaliser le rêve d'une société sans classes en emboîtant le pas de guides inattendus. Suivant des phares qui ont pour nom Antonin Artaud, William Burroughs, Jean-Pierre Duprey et Pierre Guyotat, il est convaincu que la littérature est une charge d'explosifs susceptible de soulever des émeutes. La rencontre d'Échidna, une étudiante à la fac de Vincennes, apporte à ce programme une nuance lyrique. Le désir de révolution est-il soluble dans l'amour, au risque de tout perdre ? Dans ce roman d'initiation, où la quête d'un autre monde ressemble à une dérive, le véritable enjeu est d'apprendre à vivre avant que ne se referme le piège du no future. Guerrier sans poudre jette un regard rétrospectif sur le temps de la subversion où les mots que l'on s'échangeait, dans les cafés, le long des rues, incendiaient le réel avec la puissance d'un lance-flammes. C'est aussi la bande son d'une époque qui agitait les corps sur des rythmes hypnotiques.
Chaque phrase de Guerrier sans poudre est un petit coup de poignard rehaussant l'immanence de la vie. Guy Darol, homme de la lettre, possède la prescience de donner souffle au monde.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.