Né au temps des guerres de Religion, mort à la veille
de «la prise du pouvoir» par Louis XIV, Abel Servien
(1593-1659) n'est guère présent dans la galerie des serviteurs
de l'État royal, face à Richelieu et à Mazarin.
Mais c'est précisément parce qu'il est un homme de
second rang qu'il nous offre un observatoire privilégié
pour étudier et comprendre la monarchie d'Ancien
Régime. Tout au long de sa carrière politique, ce
magistrat dévoué à la cause royale a en effet exercé les
plus hautes responsabilités : représentant la France au
Congrès de Westphalie destiné à mettre fin à la guerre
de Trente Ans, c'est lui qui négocie sous la conduite de
Mazarin et appose sa signature au bas des traités en
1648. Pendant la Fronde (1648-1653), il est l'un des
trois ministres qui gouvernent avec la régente Anne
d'Autriche en l'absence du cardinal. Enfin, en récompense
d'une fidélité à toute épreuve, il termine sa carrière
au poste stratégique de surintendant des finances,
aux côtés de Nicolas Fouquet. Remarquable parcours
pour un provincial issu d'un lignage d'officiers dauphinois
!
Est-ce parce qu'il est mort trop tôt pour avoir été
l'objet des poursuites menées par Colbert contre
Fouquet qu'il est aujourd'hui tombé dans l'oubli ?
Seules les immenses terrasse et orangerie de son château
de Meudon, racheté aux Guise et transformé, rappellent
le faste des fêtes données par le surintendant et
témoignent encore d'une magnificence disparue.
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