Grappe de lumières
Poèmes 1946-2014
La lionne a cessé de rugir...
Mais son cri retentit toujours dans nos oreilles et son amour de liberté, de poésie et de patrie réchauffe toujours nos coeurs. Le lion a toujours été, dans la mythologie indo-européenne et dans la tradition politique iranienne, le symbole d'une puissance protectrice du royaume et de la nation. Simin Behbahani, appelée par ses admirateurs la lionne de l'Iran, a totalement transformé, à travers sa vie et son oeuvre, la signification et le rôle de ce symbole. De la même manière qu'elle a sécularisé la forme classique de la poésie persane, le ghazal, réservée à l'expression de l'amour du genre masculin pour son bien-aimé(e) - souvent une représentation divine - elle a incarné le symbole d'une lionne protectrice du peuple iranien et de son héritage culturel.
Il y a des personnalités publiques contestatrices que les tyrannies les plus redoutables n'osent toucher de peur de provoquer un soulèvement populaire ou de faire ébranler les fondements de la société. Car elles représentent, par leur talent, leur force morale, leur intégrité, leurs convictions constantes et leurs combats permanents en faveur de la vérité, les aspirations d'un peuple entier. Souvent, l'oeuvre accomplie de ces personnalités, devenues des monuments vivants, acquiert aussi une dimension patrimoniale et se dote d'une existence indépendante dont même la disparition programmée ou naturelle de ses propriétaires ne diminue pas l'influence, au contraire, elle l'intensifie considérablement. Elles deviennent immortelles grâce à leurs oeuvres. « Vous pouvez me tuer, mais pas ma poésie », a écrit Simin Behbahani. « Vous pouvez me tuer, mais vous ne pouvez pas empêcher l'émancipation des femmes », aurait dit une autre femme exceptionnelle, Tâhereh.
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