Beaucoup a été écrit sur Gouverneurs de la rosée de Jacques
Roumain : à sa gloire et à sa charge. Cet ouvrage, le traitant
comme un «classique», souhaite le faire lire en tant que tel
puisque ses effets de lecture continuent à produire rêve, inquiétude
et questionnement sur Haïti. En essayant de pister le pourquoi de
la magie qu'a exercée et qu'exerce ce roman de lutte et d'espoir, il
souhaite donner quelques clefs pour décupler le plaisir que donne
le texte, une oeuvre littéraire ayant les moyens de faire advenir
dans notre imaginaire des figures et des voix inaudibles jusque-là.
Admirateurs ou détracteurs de Gouverneurs de la rosée peuvent
s'accorder sur ce point : le roman a été et reste l'un de ceux qui
inscrit durablement dans la sensibilité du lecteur la terre d'Haïti, la
symbolique de l'eau et la paysannerie haïtienne, ces «habitants, les
nègres-pieds-à-terre, méprisés et maltraités» selon les mots de
Laurélien Laurore.
On peut avancer, à la suite de ce qu'affirmait Dany Laferrière
en juin 2007 : «Chaque pays a son Roumain, c'est-à-dire un
écrivain qui résume en quelque sorte les rêves, les élans et les
échecs de sa société. Ce n'est pas forcément le meilleur écrivain du
pays, mais c'est celui en qui tout le monde se reconnaît. [...]
quelqu'un qui n'hésite pas à asséner ses quatre vérités à ses
compatriotes. Pour le Québec, je pense à Miron. Pour Haïti, c'est
Roumain.»
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