Quel a été l’enjeu de la réforme imposée à l’université et à la recherche scientifique depuis le début des années 2000 ? Démanteler une organisation largement autonome offrant une liberté et une garantie de la qualité de la recherche qui avait su faire ses preuves. Mais aussi installer une soumission de la science au politique dans un nouveau cadre de concurrence à l’extrême : la recherche et la formation des étudiants se trouvant désormais sommées de considérer l’innovation technologique et leur contribution à la croissance économique comme leurs seules priorités.
Il s’agit là de transformations lourdes de conséquences pour la société, qui hypothèquent grandement les possibilités futures de penser librement le monde naturel, physique et social, comme d’en maîtriser l’évolution.
Afin de montrer comment une telle réforme a pu se mettre en place, les auteurs identifient ses concepteurs, ses états-majors et les officiers subalternes engagés dans sa mise en œuvre. Car il a fallu trouver tout un personnel pour imposer ces changements à des communautés savantes qui ne les avaient pas demandés et qui, sous diverses formes, s’y opposaient.
L’enquête au cœur de ce livre met en évidence l’emprise des acteurs de la réforme sur le gouvernement de la science, analyse ses organes et leurs fonctions, expliquant ainsi comment a triomphé une nouvelle définition de la science, de l’université et de leurs finalités.
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