« Il y a encore des gens qui savent qui ils sont, ce qu'ils veulent,
et ce qu'ils peuvent faire pour s'aider. Ils construisent sans argent,
sans architecte et sans le fardeau du grand rêve américain. »
États-Unis, années soixante. Ils ont dix-huit ou vingt ans,
et ont fini de croire à l'american way of life. En lutte contre
la ségrégation et contre une guerre sans fin au Vietnam,
la jeunesse américaine se met seins nus et prend le parti
d'une vie communautaire au plus près de la nature, dans
un habitat sans concession au mode de vie bourgeois. En quête
d'autres manières de vivre et de construire, elle développe une
architecture marginale de maisons flottantes, de cabanes dans
les arbres, de structures légères et éphémères ou de dômes
géodésiques, fondée sur des principes d'autoconstruction et
d'autonomie énergétique.
Côté européen, bien que la vie intellectuelle soit alors dominée
par un virulent anti-américanisme, ils sont nombreux à voir dans
cette Amérique bouillonnante non pas le pays du capitalisme,
de la modernité et de la démesure consumériste mais celui,
fascinant, de la contre-culture.
Au cours des années soixante-dix, nombre d'apprentis
architectes feront le voyage vers les États-Unis avec, dans leur sac
à dos, un exemplaire corné de Sur la route de Kerouac. Sillonnant
les vastes étendues de l'Ouest américain, ils engrangeront des
expériences d'une telle richesse et d'une telle force novatrice
qu'elles imprégneront à jamais leur conception et leur pratique
de l'architecture.
Aujourd'hui, cette architecture militante est l'objet d'un regain
d'intérêt. Serait-ce que, après une phase idéologique, l'heure est
venue de l'intégration de ces principes écologiques à l'économie
du quotidien ?
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