L'ours polaire incarne à lui seul les grands enjeux environnementaux, à commencer par le réchauffement climatique. Or, par essence, les questions environnementales sont conflictuelles et territoriales.
L'Arctique, unique milieu de vie du plus grand Carnivore terrestre, fait aussi penser à la convoitise de ressources disputées et aux futures voies maritimes dont on imagine, un peu hâtivement, qu'elles deviendront des autoroutes. Des organisations non gouvernementales, de grandes firmes et des États (Canada, Russie, États-Unis, Norvège, Danemark...) ont contribué à mettre en lumière l'ours polaire, assimilé à un géant fragile face à ces multiples enjeux.
La protection de l'ours polaire génère des questions pour sa survie, sa protection et sa gestion. Mais il partage, en situation extrême, des territoires avec des sociétés humaines autochtones et non autochtones, ce qui pose inévitablement des questions de cohabitation et de sécurité publique. Avec l'autonomie croissante de communautés locales comme les Inuit, surgissent alors les bases d'une géopolitique locale impliquant l'ours polaire.
Le statut de protection de l'espèce émane cependant d'échelles nationales puis internationales. Des tensions opposent protecteurs et partisans de l'exploitation de l'Arctique et du plantigrade. Il en est de même des grands enjeux internationaux dans lesquels l'ours polaire se trouve impliqué : contrôle territorial, ressources pétrolières et minières, voies maritimes stratégiques et commerciales, changements climatiques. Cet animal « géopolitique » se retrouve alors ballotté entre les rôles de victime, de façade ou d'étendard.
L'ours polaire et l'homme sont à la croisée des chemins...
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