L'émancipation des femmes, la défense de leurs droits, le « progrès », ont souvent été associés à la laïcité alors que la religion était associée à la tradition, au maintien de normes conservatrices défavorables à l'autonomie des femmes. La « modernité » semblait aller de pair avec une privatisation de la religion. Les mouvements féministes ont contesté les interventions des institutions religieuses à l'encontre des droits des femmes, par exemple dans le domaine des droits sexuels et reproductifs ou des droits à l'héritage. On a toutefois pu observer que certaines organisations confessionnelles cherchaient à contribuer à des changements sociaux et à se mobiliser en faveur des plus exclu-e-s, y compris les femmes marginalisées. Et, de nos jours, la religion prend une place croissante dans l'espace public où elle est de plus en plus politisée. Au nom de la défense des droits des femmes, certaines religions se voient associées à des cultures ou à des groupes dans lesquels ces droits sont supposés être davantage bafoués que dans d'autres. Les textes que nous avons choisis pour ce premier numéro de la collection « Genre et développement. Éclairages » permettent d'apporter un éclairage sur ces rapports épineux entre genre et religion. Ils traitent de l'une des questions où l'opposition entre égalité de genre et religion a toujours été des plus frontales : celle de l'avortement, à partir des évolutions récentes qu'ont connues deux pays d'influence catholique, la Pologne et le Mexique. L'actualité montre que cette question revient régulièrement dans les débats politiques, dans divers pays, et que les droits à l'avortement acquis au terme d'années de lutte peuvent à tout moment être remis en question.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.