Trop souvent, la faim est attribuée à la démographie, au manque de pluies, et à l’agriculture « rudimentaire » pratiquée par les petits paysans des pays du Sud. Il est pourtant reconnu depuis longtemps, dans la littérature spécialisée, que le déficit alimentaire est en grande partie imputable aux transformations des systèmes agraires liées au marché des produits agricoles. Le titre d’un ouvrage paru lors de la grande famine de 1972 au Sahel était évocateur : Qui se nourrit de la famine en Afrique ? Quarante ans ont passé, les disettes se répètent.La petite production paysanne continue d’être ignorée, dévalorisée et peu appuyée par les politiques publiques (Meillassoux et Verschuur 1985, également dans le présent ouvrage) et les femmes insérées dans cette forme de production le sont encore plus. À considérer « le » paysan comme neutre, les femmes de paysans sont ignorées, alors qu’elles travaillent durement sur les champs familiaux mais aussi comme travailleuses agricoles, commercialisent des denrées agricoles et des produits transformés, s’impliquent dans des luttes et contribuent aux changements agraires.Cet ouvrage propose de donner matière à réfléchir sur les processus d’appauvrissement des paysannes et paysans et sur la persistance de la faim dans le monde.
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