Patrick Beurard-Valdoye
Sans le savoir nous allons de lac en lac.
Nous croisons des figures en route : Ghérasim Luca et Gustav Mahler ; Jean Arp ou Sándor Ferenczi ; Sigmund Freud mais László Moholy-Nagy. Les remous cristallisent des co-incidences. Le flux nous entraîne au milieu d'affluents, jusqu'aux bouches du texte.
D'autres entrent aussi en protagonie : Stefan Wolpe, composant d'un exode l'autre ; John Howard d'abord, arpentant de prison en prison.
Le narré est notre nef autant que sa sonde.
L'Europe demeure une prison. Le narré serait une clef vers l'élargissement. Il aura fallu travailler les enchaînements et plonger, encore. Un acte dans la mémoire. Enact. Reenact.
La pelote de temps se dévide aux parages du Bauhaus et de l'École de Vienne. Quand ses acteurs échappent à la réclusion, ils inventent l'inouï et l'inédit au bord du lac Eden, avec : John Cage ; Charles Olson ; Hilda Morley, etc. La post-histoire est une résurgence, nous ne craignons ni les sources ni leurs pertes.
Le meuble érode l'immeuble. La langue du mobile heurte l'identité immobile. La forme taraude le conforme. La culture rromani chorégraphie les caillots de crise. Leo(...) Janá(..)ek et Elias Canetti se portent caution solidaire. Nous allons d'île en île du savoir. Parfois, des étangs en pleine forêt Ormonde.
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