Chaque année, des milliers de femmes fuient leur domicile en pleine nuit,
courent en larmes chez une amie, sont sauvées in extremis par les voisins
ou atterrissent aux urgences, victimes de coups, de brûlures, de viol
conjugal...
Pour quitter un homme violent, il faut du courage. Du courage, mais aussi
des volontaires prêts à tendre la main. Qui ne pensent pas que «si elle
reste, c'est qu'elle aime ça». Car, dans tous les milieux, si elle reste, c'est
qu'elle ne sait ni comment partir ni où aller. Surtout si elle a des enfants.
Partir c'est échapper aux coups et se libérer des reproches incessants, des
mots qui blessent, d'une emprise psychologique qui enferme dans une
cage parfois dorée.
Pendant plusieurs mois, Natacha Henry s'est immergée dans un foyer
d'accueil pour femmes battues. Frapper n'est pas aimer fait ainsi entendre
Fatou, Djamila, Christine et les autres, avec leurs soucis, leurs peurs et
leurs éclats de rire.
Bien loin d'une descente dans un quotidien misérabiliste, ce livre donne de
l'espoir. Il nous fait rencontrer des policiers formés à l'écoute des victimes,
des assistantes sociales qui conseillent les plus vulnérables, des médecins
qui refusent de croire au «je me suis cognée contre la porte» et des magistrats
qui ne sont pas dupes devant la comédie des agresseurs.
Partant du constat que le silence encourage les violences, Natacha Henry a
choisi de donner la parole aux acteurs et aux actrices de terrain. Pour que
les victimes sachent qu'elles ne sont pas seules.
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