«Au parloir, on ne confronte rien. Seuls la lettre, le courrier en
eux-mêmes, la simple sensation de décacheter l'enveloppe et d'y
voir je t'embrasse, tiens bon, comptent ici. On écrit parce qu'on
n'envoie pas son corps par la poste, c'est tout.»
Franck dit la trajectoire d'un homme qui n'a pas su trouver sa
place mais a tracé sa route dans des lieux hostiles et provisoires,
poussé à la fuite, à la rue, à l'échec. Les squats, les halls de gare
puis la prison, sont l'ordinaire de ce jeune homme, né à Boulogne-sur-Mer,
placé dans une famille nourricière avant d'arriver à Paris
comme apprenti. La narratrice de ce récit est la femme qui a aimé
Franck, a voyagé des heures interminables pour trente minutes de
parloir à Fleury ou à Loos, a lutté contre l'attente, n'a cessé de lui
écrire. Pour parler de lui, elle observe, se souvient des lieux où il
a vécu : Jourdain, Oberkampf, Gare du Nord... Dans une langue
tendue, acérée et visuelle, elle approche au plus juste le sentiment
de vertige, de solitude et de violence contenu dans les villes. Mais
plus qu'un récit attaché à la seule vie de Franck, c'est aussi un livre
qui dresse le portrait d'une société tout entière en posant avec force
la question de l'homme indésirable et celle de la prison.
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