Depuis le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne, en février 2022, les commentaires comme les déclarations à son sujet traduisent une large ignorance, aussi bien de l'histoire de la Russie, que de celle de ses relations avec la France.
Tissés dès le milieu du XIe siècle par le mariage d'une princesse de Kiev, « la mère des villes russes », avec le troisième roi capétien, Henri Ier, les liens des deux pays ont connu jusqu'à nos jours toutes les formes imaginables : la méconnaissance, le mépris, la méfiance, l'hostilité et les guerres, mais aussi l'attirance réciproque, les alliances, la solidarité en face de l'ennemi commun, et même la fascination idéologique.
Lorsque, en 1815, Louis XVIII prit pour principal ministre un ancien émigré, collaborateur d'Alexandre Ier et fondateur d'Odessa, Talleyrand, ivre de jalousie, écrivit à l'intéressé : « Vous êtes trop russe, monsieur de Richelieu, et peu digne du nom que vous portez. » Or, c'est grâce à l'amitié du tsar que le duc de Richelieu put tirer la France des griffes des royaumes qui réclamaient vengeance contre Napoléon.
Presque cent ans plus tard, à Tannenberg, Nicolas II sacrifiait son armée afin d'empêcher les troupes allemandes d'investir Paris.
Une leçon que, parmi bien d'autres, ce livre invite à méditer en parcourant près de mille ans d'histoire franco-russe, celle de deux pays qui ont presque toujours intérêt à s'allier et si souvent tant de mal à se comprendre.
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