Pour l'opinion commune, les «bons immigrés», Italiens,
Espagnols ou Belges, se sont bien intégrés, au contraire des
Maghrébins et des Noirs. L'histoire comparée bouscule ces fausses
certitudes.
Le rapprochement entre les années 1930 et 1980 s'impose :
même contexte de forte présence immigrée, de crise économique et
de chômage. Dans les deux cas, une partie des Français, cherchant
une explication aux difficultés, met en cause les immigrés et la
xénophobie dérive souvent vers le racisme et l'antisémitisme.
L'extrême droite profite de la crise pour réactualiser ses thèmes de
combat traditionnels. En face, les défenseurs des immigrés,
employeurs ayant besoin de main-d'oeuvre, militants des droits de
l'homme, représentants des Eglises, essayent d'endiguer l'hostilité
par un discours rationnel et moral. Quant aux gouvernants, ils
parviennent mal à concilier le respect des valeurs humanistes et les
exigences d'une opinion publique inquiète.
Le présent ouvrage s'attache à analyser et à comparer, au long
d'un demi-siècle d'histoire, les réactions des Français, à mettre en
lumière les facteurs qui influencent l'opinion, à décrypter une
gestion politique fréquemment sinueuse et ambiguë. C'est une
plongée au coeur de la société, une étude des mécanismes délicats et
capricieux et cependant partiellement prévisibles qui la régissent.
Car, des années 1930 aux années 1980, les constantes l'emportent
largement.
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