C'est la vie qui me fait écrire, les émotions font les mots, ensuite vient la musique.
Le vivant fait l'art.
Rentrer dans le cadre a été une souffrance vaine.
Ma première poésie, je l'ai écrite à sept ans, pour le journal de l'école. Elle parlait de soleil, d'un escargot et de fleurs. Les mots s'emmêlaient comme une musique. La responsable du journal n'en avait pas voulu, elle disait : « Tu vois bien que cela ne raconte pas une histoire, tes mots de veulent rien dire, il n'y a pas de ponctuation ».
Pourtant tout était choisi avec soin, chaque mot était une note de musique. Le poème était court, j'aurais voulu le chanter.
J'ai attendu plus de trente ans, un accident de plaidoirie, pour renouer avec cet élan d'écritures et de chant. Le confinement m'a fait rassembler mes centaines de poèmes éparpillés sur mes ordinateurs, mes carnets, des feuilles volantes. J'écris désormais tous les jours, plutôt à l'aube dans le silence suspendu de la journée qui s'annonce. L'urgence d'écrire est là depuis toujours, elle attendait seulement mon immobilité pour s'imposer. Mes souvenirs ont ressurgi, autour des poésies qu'ils ont inspirées.
Offrez-moi de partager, enfin, cette ronde dont la douleur fait la merveille.
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