Azolan : Nous aussi les orphelins, on est des fantômes, ou des épouvantails.
Basque : Nous aussi, bientôt, on fera la bourse ou la vie à la Vidaline.
Fracasse : A chaque fois qu'un élève va tout seul dans le bureau, il se passe des trucs qu'il ne veut pas
raconter.
Après, la Vidaline, elle lui donne une amande, elle le raccompagne à la porte, et puis elle dit « cours, mon lapin, cours ».
Basque : Alors toi tu cours, pour ne pas penser à ce qu'elle a fait.
Azolan : Cours, mon lapin, cours.
Basque : Qui n'a pas connu l'orphelinat des Vermiraux n'a pas connu l'orphelinat tout court.
Azolan : Tu cours, pour ne pas penser.
Basque : C'est la course ou la vie.
Azolan : On court tout le temps, comme des lapins, comme ça on est fatigué, comme ça on dort, comme ça on ne se demande pas pourquoi les cicatrices ça laisse des cicatrices.
Fracasse : Prends une amande, et cours, mon lapin, cours.
Basque : Un jour, il faudra qu'on les dise, les saloperies qu'elle a faites, la Vidaline.
Azolan : On pourrait se plaindre, mais à qui ?
Basque : Y a qui pour raconter, à part nous ?
A l'orphelinat des Vermiraux, il n'y a pas de musique, pas de livres, jamais de jeux.
Azolan, Basque et Fracasse sont les trois orphelins qui vont voler Le Capitaine Fracasse de Théophile Gautier et trouver la liberté grâce à ce héros de papier. Ils nous invitent à leur table pour raconter l'histoire de leur révolte contre l'autorité, contre les adultes, contre la confiscation des imaginaires.
Avec humour et dans un élan frondeur, ils tendent à chacun le miroir de son Fracasse, cette petite fêlure qui fait la cicatrice de l'enfance. Car ils veulent faire du souvenir de l'orphelinat des Vermiraux une histoire commune.
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