Qui sont ces gens qui ne jouent pas devant nous,
mais parmi nous, qui nous racontent le monde
avec ses héroïsmes miraculeux et sa folie de kamikaze,
qui nous jouent, dans le risque pris par les corps,
la tentation permanente de l'exploit,
l'épuisement recommencé... qui nous jouent l'au
bord du vide, nous donnant tour à tour le ventre noué
ou l'ivresse, l'inquiétude ou la légèreté ?
Fournaise, c'est entre la souplesse et
l'intransigeance, entre la grâce et le chagrin...
c'est ce qui se joue de nos poids et de nos élans,
c'est quand la vie repousse avec son énorme gaîté.
Ici, le cirque est l'adolescence du monde...
Il y a eu l'écriture lente et solitaire du spectacle. Il y a eu les dessins de Frédéric Mercier
qui sont venus nourrir l'imaginaire des artistes et du metteur en scène.
Il y a eu les répétitions où tout le monde a travaillé, à écouter, à enrichir ou à bousculer tout ça.
Une fois faite la création, il y a Denis Rion qui est venu photographier
les représentations... Et puis, il y a ce livre qui essaie d'être un peu tout cela,
pour ressembler le moins mal possible à ce drôle de spectacle.
Je suis fier de contribuer à faire connaître cet objet circassien par un livre qui vivra
d'une vie indépendante de celle du spectacle. L'écriture de Gilles mérite
des lecteurs qui sauront s'attarder sur les textes («Les Destins», par exemple)
comme sur les images, magnifiques.
Jean-Claude Grosse
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