Histoire de l'industrie sucrière en Guadeloupe aux XIXe et XXe siècles
fluctuations et dépendance 1884-1946
L'évolution de l'économie antillaise entre 1884 et 1946 se caractérise par des fluctuations de grande ampleur, survenues en conséquence de multiples modifications de l'environnement politique et économique de la production sucrière : grande crise mondiale de surproduction de 1884 à 1905, suivie par l'énorme « boom » du rhum au cours de la Première Guerre mondiale et de la décennie 1920, puis, après le terrible cyclone de 1928, dépression des années 1930 et triste première moitié de la décennie 1940, caractérisée par la disette qui accompagne le « tan Sorin ». Cette succession de phases alternées d'expansion et de récession constitue la trame de l'ouvrage.
En même temps, il essaie de faire ressortir les grandes évolutions structurelles de l'économie et de la société locales provoquées par ces fluctuations. Les Blancs-Créoles guadeloupéens sont progressivement éliminés de la production sucrière au profit de capitaux métropolitains et « békés » martiniquais. La population rurale, qui subit de plein fouet le choc des crises mais ne bénéficie par contre que fort peu des moments de prospérité, végète dans une profonde misère. Enfin la dépendance de l'économie antillaise s'aggrave considérablement, parce que, pour atténuer l'impact des crises sur leurs résultats, les producteurs de sucre, bientôt suivis par ceux de rhum et de banane se tournent de plus en plus vers la « Mère-Patrie » pour qu'elle leur accorde aide, protection et marchés garantis au même titre qu'à leurs homologues métropolitains. Ainsi s'instaure progressivement dès la fin du XIXe siècle une politique d'intégration de l'industrie sucrière coloniale à celle de la métropole, qui devient pratiquement totale à la veille de la Seconde Guerre mondiale, mettant ainsi en place les conditions économiques de la départementalisation de 1946.
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