Fleurs et couronnes
Dix ans séparent les funérailles de Georges Marchais de celles d'Alain Robbe-Grillet. Entre le dernier secrétaire général du parti communiste français et le héros du nouveau roman s'en sont aussi allés Gérard Brach, le premier scénariste de Roman Polanski, Robert Feliciaggi, le dernier nabab corse, ou Maurice Kriegel-Valrimont, l'un des libérateurs de Paris.
Six enterrements, et c'est un demi-siècle qui ressuscite - ses utopies et ses barbaries, son cinéma et sa littérature, ses héroïsmes ou ses errements. Au carré des Indigents ou dans la cour désertée des Invalides, chaque cérémonial raconte aussi les vivants. Durant ces adieux se chuchotent enfin des aveux et se faufilent des scènes de roman : noir, politique, historique, érotique...
À Caen ou à Paris, sur le parvis de la mairie de Champigny ou le terre-plein de l'église de Pila Canale, l'auteur, même protégée par son carnet de notes, ne sort de l'exercice ni tout à fait sauve, ni vraiment indemne. « Les voilà désormais dans mon petit cimetière. Je ne suis pas leur famille, mais - comment dire ? - ils sont mes morts. »
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