Ko Un est certainement le poète coréen le plus lu et le
plus traduit à travers le monde. Son oeuvre, très abondante,
se compose d'essais, de romans et de poèmes, mais c'est
surtout la poésie qui lui vaut une reconnaissance internationale.
Le recueil Fleurs de l'instant (2001) évoquera pour le lecteur
français le haïku, mais il ne s'agit pas ici d'une forme
fixe - seul le travail de la brièveté, du surgissement, compte.
La poétique de Ko Un consiste dans ce recueil certes à
trouver souvent les «copeaux du pur présent» dont parle
Roland Barthes à propos du haïku, mais surtout à atteindre,
dans une perspective marquée par le bouddhisme, l'éveil,
le moment où la préoccupation individuelle disparaît et
où se dissipent les illusions qui nous détournent du
monde. Ce qui compte n'est dès lors aucune poétisation
du monde, au contraire puisque Ko Un s'engage souvent
vers un prosaïsme voulu, mais la découverte fulgurante
de l'impermanence et de la souffrance, au travers de
laquelle surgit ce qui reste de la beauté, de l'intensité de
la vie lorsque le monde, dans un instant de bouleversement,
est saisi lucidement.
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