C'est à un parcours mémoriel de plus d'un tiers de siècle sur un sujet d'histoire qui intéresse une ville, une région, et plus largement une époque, que nous invite ce livre-témoignage. L'historien, acteur des évènements dès la première heure, veut ici apporter quelques éléments de réponse à la mise en scène actuelle de l'histoire dans des questions d'ordre humain et social touchant le débat ouvert à l'orée du XXIe siècle par les tenants du « devoir de mémoire » sur le sujet global de l'esclavage, et non seulement de la traite, comme cela est trop souvent dit.
Entre devoir de mémoire et abus de mémoire, résurrection, reconnaissance, victimisation, culpabilisation, voire réparations... force est de constater qu'on assiste aujourd'hui à une subite inflation des discours idéologiques et pseudo-scientifiques sur le sujet et de ses représentations sous l'effet, sur fond d'ignorance, du débordement des affects que la pratique de l'histoire s'efforçait de mettre à distance. Elle s'accompagne d'une direction de conscience qui se proclame elle-même porte-parole de la demande de justice des victimes sur fond de bien-pensance généralisée. Face aux reconstructions émotionnelles intéressées, à l'usage politique démagogique du passé et à la mémoire officielle structurellement vulnérable dans sa fiabilité, abusi-vement commandée sinon manipulée, qu'est-il advenu après une thèse, un ouvrage, l'ouverture en 1982 d'un musée dans son hôtel rochelais et quelques commémorations, du personnage d'Aimé-Benjamin Fleuriau, devenu au fil du temps une véritable légende urbaine ?
Parallèlement, l'évolution des moyens technologiques au service de la recherche a permis ces dernières années d'étonnantes découvertes qui renouvellent et renforcent la connaissance d'un sujet toujours actuel, analysé ici dans un souci d'objectivation scientifique dans l'espoir d'ouvrir la voie à une juste mémoire apaisée.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.