Flair de louve
Venue du Maroc et venue de la langue arabe, voici une oeuvre étonnante composée de « poèmes choisis » qui donnent justement au lecteur le choix, soit d'y lire une sorte d'« autobiographie », soit d'atteindre à un « chant général » célébré jadis par Pablo Neruda et teinté ici du malheur qui aspire fiévreusement à se métamorphoser en bonheur.
La force d'un tel recueil vient certes du chant d'une femme qui se dit mal aimée, mais elle rejoint surtout la dialectique que sous-tend cette assertion de Charles Baudelaire : « Je ne conçois guère un type de Beauté où il n'y ait du malheur... » Meurtrie par la vie, Aïcha Bassry a du moins le pouvoir de s'élever dans les airs, comme le papillon de Lorca ou l'hirondelle qui sait judicieusement s'évader de l'« illusion bâtarde » où l'on croit que l'auteur et son oeuvre ne font qu'un.
Et il faut avoir vraiment « le flair d'une louve » pour atteindre de la sorte les secrets les plus complexes de la création.
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