53 jours, c'est le temps qu'il avait fallu à Stendhal pour écrire sa Chartreuse de Parme, au point que Perec reprendrait plus tard cette contrainte pour son dernier livre. 21 jours, prétend Faulkner, pour écrire Tandis que j'agonise... Pour Simenon, pour Balzac, on a aussi ces étranges datations ramassées, périodes où on est prêt, qui sont un rendez-vous avec soi-même, et vous mènent à une oeuvre qui vous dit et qu'elle commence, et, plus tard, qu'elle finit.
Ainsi sont nées ces Fichaises, 71, une par jour. Et le fait qu'elles rebondissent d'une à l'autre, tissent des liens ou se complémentent, se dédoublent, interrogeant avec obstination ce même rapport à la vie quotidienne, fait des rêves, des conversations, des plus humbles tâches et de comment brille le soleil : il sera question ici d'un chapeau, d'un cirque, d'un coup de téléphone – et ce n'est pas le plus facile des défis. Surtout lorsqu'on souhaite, comme ici, cette légèreté et de la vie et de la parole, le grain d'insolence, et la beauté des phrases.
Mais si l'auteur n'était pas dans son travail permanent d'énonciation du monde, de quête des images, de voyage par le web, est-ce que ce rendez-vous quotidien pendant neuf semaines, que nous étions probablement pas mal de centaines à suivre, aurait pu se développer ?
Voici donc l'autre étage, celui du livre...
FB
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