On a pu dire de la Lettre à l'Académie qu'elle marquait « l'apogée du sublime » à l'âge classique. Le terme apparaît dès les Dialogues sur l'éloquence : jeune prédicateur, Fénelon s'interroge sur l'efficace du discours et donc sur le plaisir (delectare) comme mobile à l'action, même vertueuse. Question qu'il ne peut alors résoudre, et dont les prolongements dans les écrits philosophiques et théologiques conduisent à explorer un deuxième massif d'occurrences : celles autour de la mystique et du pur amour. C'est de là qu'il faut partir pour, à travers les écrits de dévotion et de direction spirituelle, revenir aux enjeux mondains du sublime et lire à nouveau Les Aventures de Télémaque.
Résolument monographique, la présente étude inscrit Fénelon dans un mouvement plus vaste, qui voit le sublime passer de la culture oratoire antique à la modernité esthétique. Elle relève de l'histoire littéraire mais aussi de l'histoire de la spiritualité : sublime et mystique ont en commun de se tenir aux limites du langage.
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