Lumière de son temps, Félix Mendelssohn le fut à plus d'un titre. Né dans une famille de haute culture, petit-fils du philosophe Moses Mendelssohn, il fut le premier né de la « génération de 1810 » qui vit éclore tant de génies (Schumann, Chopin, Liszt, Wagner...). Ses dons précoces encouragés par sa famille firent de lui un artiste accompli, chef d'orchestre magnétique, âme de festivités édifiantes et de projets pédagogiques ambitieux, qui pratiqua l'art musical dans sa globalité.
Brigitte François-Sappey avait déjà consacré à Mendelssohn un bref ouvrage. Elle développe ici. avec une empathie érudite, les traits de l'artiste dont la réputation posthume, modeste par rapport à l'éclat qu'il connut de son vivant et sujette à controverses, commence à être réévaluée. Elle s'attache à éclairer les passages entre l'être affectif et le créateur exigeant, le musicien attiré par les arts du silence (ses dessins et aquarelles témoignent d'un incontestable talent) et l'organisateur d'événements qui réunissent des foules (la recréation de la Passion selon saint Matthieu), le juif converti au protestantisme qui oeuvre à la constitution d'une identité allemande, le frère ébloui par sa soeur bien-aimée Fanny dont il ne soutient pourtant pas l'ambition de compositrice.
L'auteur commente avec finesse une oeuvre animée par deux tendances extrêmes, la féerie et la solennité, dans laquelle elle fait mesurer l'absolue efficacité de la précision et l'économie de la magique orchestration, en mettant en évidence comment, par sa hauteur de vue et sa volonté de conciliation, l'immense artiste fut amené à dépasser l'égotisme romantique pour conjuguer au suprême degré esthétique et éthique.
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