L'œuvre tout érotique d'André de Nerciat est typique des œuvres libertines comme celles de Sade, sans cruautés criminelles. Bien loin du romantisme mal à l’aise avec le désir mal assumé, Nerciat est joyeux, convivial, imaginatif et débordant de vitalité vigoureuse. Rarement, jamais peut-être, la sexualité ne fut plus simple, plus disponible, plus immédiate et avec un bonheur d’arc-en-ciel.
Il est l’auteur de plusieurs romans libertins, dont Félicia, ou Mes Fredaines.
Extrait : « Ma chère Félicia, dit-il avec un peu de confusion, je suis fâché d’avoir troublé ton repos ; mais j’étais venu pour savoir comment tu te trouvais après ce terrible orage, et si tu n’en as pas été incommodée. Puis te voyant dans un désordre qui t’exposait à prendre quelque maladie, j’ai cru devoir m’approcher... Il faut te recouvrir. » En effet, il rejetait le drap sur moi et l’arrangeait avec la plus heureuse maladresse ; ses mains me parcouraient savamment. Je feignais beaucoup de reconnaissance : son empressement officieux alla jusqu’à me passer lui-même une chemise ; complaisance qui lui valut encore quelques jolis larcins, dont je ne lui sus point mauvais gré. Certain feu brillait dans ses yeux... Ah ! s’il m’eût aussi bien devinée !... Mais il ne hasarda qu’un baiser, un peu libre à la vérité pour un oncle ; je le rendis, je crois, un peu libéralement pour une nièce... Il s’en allait... Il hésita... J’espérais... Il s’en alla tout de bon.
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