Publié pour la première fois en 1936, complété
en 1945 (Gallimard), repris par Maspero en 1965,
puis par Syllepse (1999) et La Découverte (2001),
Fascisme et grand capital est incontestablement un
classique. Sa lecture reste essentielle alors même que
l'Europe bruisse de tentations autoritaires sur fond
de désespérance sociale et de crise économique.
Daniel Guérin adopte un modèle comparatif pour
dégager les grandes tendances du fascisme, puis
l'analyse, au cas par cas, en Italie et en Allemagne,
avant, pendant, et après sa prise du pouvoir. Il
étudie l'origine de ce mouvement, de ses troupes, et
la mystique qui les anime ; sa tactique offensive face
à celle, légaliste, du mouvement ouvrier ; le rôle des
«plébéiens» ; la place des classes moyennes dans
la lutte des classes ; son action antiouvrière et sa
politique économique. Il dissipe ainsi les illusions
anticapitalistes entretenues par le fascisme lui-même
en montrant que son action bénéficie avant
tout au capital économique et financier. L'auteur
en tire un enseignement : «L'antifascisme est illusoire
et fragile, qui se borne à la défensive et ne vise pas à
abattre le capitalisme lui-même.»
La réédition proposée par les éditions Libertalia
est à ce jour la plus complète. Elle comprend un
prologue de l'auteur («Quand le fascisme nous
devançait»), une postface de Dwight Macdonald
(première traduction intégrale) et un glossaire.
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