Les «fakes» (infox, fausses nouvelles), théories du complot, intoxications en ligne ou faits alternatifs, révélations imaginaires..., tous mobilisent des vérificateurs et dénonciateurs dans la presse, les ONG, dans les gouvernements plus les grands du Net. Cette vague de faux est censée expliquer des votes irrationnels (Brexit, Trump...). Pour certains, elle annonce une ère de la «post-vérité» où les masses deviendraient indifférentes aux faits vérifiés. Pendant l’épidémie de coronavirus, Chine et USA se livrent une guerre de l’information pour une influence mondiale.
Chacun peut-il choisir la version de la réalité qui renforce ses préjugés? Les communautés vont-elles s’isoler dans leurs univers imaginaires? Au détriment de la vérité commune et de la démocratie?
Si tel est le cas, il faut se demander pourquoi une fraction de la population est devenue si rétive aux évidences que professent médias ou experts, d’où vient ce scepticisme de masse et comment se propage la fausse croyance. Prolongeant ses travaux sur la désinformation, l’auteur montre les ressorts culturels, psychologiques et technologiques. Il analyse la coupure entre des élites convaincues que seuls les manipulés ou les délirants doutent de réalités évidentes et, d’autre part, des populations devenues insensibles au pouvoir des médias classiques ou au discours venu d’en haut.
Le livre pose la question de l’impuissance à maintenir un consensus sur le réel. Mais il analyse aussi le pouvoir inédit des technologies de communication et le conflit entre les médias, les vieilles machines à faire-croire et les nouveaux réseaux. Un monde où chacun croit ce qui lui plaît ou une crise de confiance dans les anciennes sources d’autorité ?
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