Faillite
Roman particulièrement émouvant, Faillite est ce que Bost appelle un « vrai livre », qui appartient au registre du « grave ».
Le personnage central de Brugnon est un homme d'âge mûr qui est une sorte d'homme pressé, l'homme de son siècle. « Siècle des moteurs, siècle des machines, de l'effort brutal mais trompeur, brillant mais vain... » En plein contrôle de sa vie, il ne saurait concevoir qu'un jour il puisse perdre pied. C'est pourtant ce qui lui arrive. « Un mauvais dieu nous guette tous... » : tel est le slogan publicitaire qui accompagne Faillite lors de sa sortie. Bost cherche la fêlure, le moment de la cassure, qui précède la chute.
Le choix de ce qu'on pourrait appeler une écriture de la maturité fait corps avec Brugnon. Elle confère au texte une valeur objective, à laquelle contribuent la vérité des dialogues et la finesse de l'analyse psychologique, jamais trop appuyée.
D'une remarquable densité dans la concision, le réalisme de Bost est implacable, comme Brugnon, entier dans sa passion, est désemparé. Entre les deux, sans dosage excessif, bien calibrée, loge une émotion qui est toute la vérité. C'est ce qu'on appelle du grand art.
Ce qu'ils en disent en 1928...
¤ Robert de Saint-Jean affirme que Bost « vient d'écrire son meilleur roman ».
¤ Avec Faillite, note Jean Prévost, Bost « s'étoffe, se libère : le voilà devenu romancier, et ne l'est pas qui veut ».
¤ Dans une lettre de Claude Aveline : « Laissez-moi vous dire quel bien je pense de Faillite. C'est un beau et bon livre, plein et mûr. »
¤ Le philosophe Alain confie à son ancien élève : « II y a de l'invention partout. Le mouvement des passions est juste et fort. En cela vous serez maître incontesté un de ces matins. »
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