« Je suis né le 10 juillet 1976. En ce temps-là, il n’y avait pratiquement plus de poissons dans la Seine et la cigogne avait presque disparu de France. La vie sauvage se retirait à vue d’œil pendant qu’une poignée de personnes se battaient pour sauver les derniers hérons et les dernières loutres. Les premiers protecteurs de la nature étaient déjà éco-anxieux.
Une cinquantaine d’années plus tard, le sujet fait davantage parler, mais peu agir. Contrairement au changement climatique, la disparition de la vie sauvage n’inquiète pas nos sociétés. Pourquoi venir vous en parler ? Je peux témoigner que l’éco-anxiété n’est pas un vague à l’âme de bobo. C’est un « retex », comme on dit en langage militaire : un retour d’expérience de routard de terrain. L’éco-anxiété colle aux bottes et aux trépieds de longue-vues comme la boue des marais.
Ce livre est un aperçu de ce qui se passe là-bas, au front. Car j’ai tout de même encore une espérance fichée en moi. Celle que quelqu’un moissonnera ce que je sème. »
Johannes Herrmann est ornithologue depuis vingt ans et travaille dans diverses organisations régionales de protection de la nature. Chrétien attaché à la Création, il témoigne dans ce livre de son éco-anxiété, et de l’espérance qui lui donne la force de traverser ce défi existentiel. Il est l’auteur de La vie oubliée (Première Partie, 2018) et a été un membre actif de la revue Limite.
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