Une approche sociale de la maladie d'Alzheimer.
Quand la perte de la mémoire signifie une négation de l'individu.
Comment une société comme la nôtre, qui accorde à la mémoire, et particulièrement à la mémoire autobiographique, un rôle essentiel dans la construction des idées subjectives et collectives, considère-t-elle une maladie comme celle d'Alzheimer, qui, précisément, vient la mettre à mal ?
La maladie d'Alzheimer est une maladie du grand âge qui a joué un rôle dans l'évolution des représentations de la vieillesse depuis l'âge classique : nous sommes passés d'un dualisme opposant la sagesse spirituelle du vieillard à sa décrépitude physique à une vision péjorative univoque, ne voyant dans la vieillesse qu'une dégradation du corps et de l'esprit. Les campagnes d'information se font sur un ton dramatique, et s'attachent surtout à la douleur des proches, à la figure sacrificielle de l'aidant. Identité narrative et identité individuelle se confondent, et la maladie devient mort anticipée. Cette " évidence " peut-elle être interrogée ? Quels regards scientifiques et personnels de santé portent-ils sur la question ? Comment les malades et leurs proches s'y confrontent-ils ? Quels sont les sentiments, valeurs morales et obligations réciproques qui structurent leurs relations ?
Nourri d'entretiens menés sur plus de 4 ans, cet ouvrage permet d'appréhender le malade d'Alzheimer dans toute son intégrité.
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