L'ouvrage ici proposé doit être considéré comme étant bien
de Husserl. Son éditeur, L. Landgrebe, expose en Avant-propos
les circonstances de son élaboration, et soutient qu'il
«ne contient rien qui ne puisse au moins s'appuyer sur des
exposés oraux de Husserl, et s'autoriser de son acquiescement».
De telles affirmations se laissent aisément vérifier
par le repérage des textes originaux qui ont servi à la constitution
de Expérience et jugement (voir notamment le
volume XI des Husserliana).
Ce livre veut établir l'unité de la passivité, de la réceptivité
et de la spontanéité dans la perspective d'une «généalogie de
la Logique». Celle-ci se limite à l'aspect cognitif de l'expérience,
et s'oriente vers la mise au jour des «objectivités
générales».
L'émergence d'une problématique husserlienne du monde,
compris comme horizon de toute présentation, notamment
du «monde de vie», et la concurrence de cette problématique
avec la thématisation du «substrat absolu» permettent
de relancer et de nuancer l'appréciation du rapport entre
Husserl et Heidegger. De son côté, la conception d'une
«grammaire logique pure», énoncée dans la IVe Recherche
logique, se trouve effectivement mise en oeuvre ici, liée à
une vue instrumentale du langage ; elle fait pressentir
l'homologie structurelle, explicitée dans la Krisis, entre
l'antéprédicatif et les prédications les plus élaborées de la
science.
Expérience et jugement offre donc un texte décisif pour
l'interprétation entière de la phénoménologie husserlienne.
D. S.-D.
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