On a quitté notre vaderland, notre plate land, notre mère patrie, pour ne pas devenir des boucliers humains. Voilà ! Oui, ils faisaient ça, les Boches : des boucliers humains ! A Soumagne par exemple. 300 habitants !
Malins, les Boches ! On prend des Belges et on les fait avancer devant nous. On prend des Belges et on les ligote sur le pont
au-dessus de la Meuse, pendant des jours et des jours, pour pas que le pont soit bombardé. On prend des civils et on leur met
une balle dans la tête, pour l'exemple. Pour représailles.
Dans le wagon, les gars essayent de ne pas montrer qu'ils ont peur. Peur de l'inconnu, de ce qui les attend à destination. Ils parlent beaucoup. Surtout pour ne rien dire. Ils rient même. Certains tapent déjà la carte. D'autres chantent : La Brabançonne, Le Vlaamse Leeuw, et même La Marseillaise ! Tu veux faire d'un Belge un nationaliste ? Interdis-lui tout simplement de retourner dans son pays.
Avoir un boy. au Congo, oui, c'était normal. C'était facile. C'était même très agréable. Mais en Belgique ? Où allait-il dormir ? Il fallait lui trouver une place. Bon, il y avait bien une petite pièce là-haut, dans le grenier de la maison bruxelloise. Mais il n'y avait pas de chauffage. Et en hiver, Angolo, il allait crever de froid. Voire même en été. Il allait falloir trouver une solution.
Exils 1914
mêle trois parcours emblématiques des souffrances qu'une guerre engendre. August, petit bourgeois flamand, fuit la Belgique envahie avec sa femme et une statue de la Vierge pour se retrouver en Angleterre. Victor Vay, jeune ouvrier, est déporté comme travailleur obligatoire dans une usine allemande. Angolo, boy d'une famille belge au
Congo, se retrouve dans les tranchées dans l'espoir d'être enfin considéré comme un vrai Belge.
Exils 1914
, une pièce regroupant trois écritures croisées, explore d'une manière originale cette guerre qui devait être, juré craché, la « der des ders ».
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