Sans prétendre à l’exhaustivité, cette étude se propose de retracer l’histoire littéraire du livre de piété en prose dans le milieu réformé européen francophone, des origines de la Réforme jusqu’à la révocation de l’Edit de Nantes, en accordant une place de choix à la méditation, qui domine la production de ces ouvrages. Il s’agit de replacer les expressions de la dévotion dans leur contexte socio-historique, en lien avec l’histoire singulière d’une communauté de croyants. La littérature de piété n’est pas strictement spirituelle, elle est aussi existentielle et résolument militante. Opter pour la Réforme dès son origine, c’est entrer de plain-pied sur la scène de l’Histoire : prendre position dans la cité, s’exposer à payer le prix de ses croyances et de sa manière particulière d’aimer Dieu. Ce n’est pas seulement à l’aune de critères esthétiques que sera interrogé le concept d’identité confessionnelle appliqué à la littérature, mais aussi sous l’angle de l’histoire politique, religieuse, sociale et littéraire. Après un premier regard portant sur les origines du livre réformé tel qu’il s’affirme à partir des années 1550, l’ouvrage s’attache à dégager une typologie des pratiques de dévotion : la préparation à la mort, la méditation pénitentielle, la méditation sur les Psaumes, la préparation à la cène et les recueils méthodiques. Les derniers chapitres proposent, quant à eux, des synthèses sur les problématiques soulevées par le livre de piété : le militantisme dévotionnel, le langage de la piété, l’auctorialité, enfin le lectorat. Au fil de ce parcours, il s’agit de montrer le rôle primordial que joue le livre de piété dans la vulgarisation des pratiques et des savoirs religieux comme dans la constitution d’une langue littéraire repensée à partir de nouveaux critères rhétoriques.
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