Le projet européen est miné. Partout progressent des forces
de régression nationaliste. On le mesure en France au
niveau atteint par le Front national. Léthargie économique,
paupérisation et creusement des inégalités nourrissent
le scepticisme croissant à l'égard du projet européen. Et
alimentent les succès des joueurs de flûte de l'extrême droite.
Le mal viendrait de l'incapacité à respecter les normes du
«modèle» : critères de Maastricht, «pacte de stabilité» ou
engagements du «traité budgétaire» adopté en 2012. La seule
solution serait donc d'étendre les capacités de contrôle et de
coercition d'organismes «indépendants», protégés des vents
facétieux de la démocratie. Et il serait ardemment conseillé de
recourir à des gouvernements de «grande coalition», comme
on le fait à Berlin, dans l'antre du «modèle».
Funeste contresens. L'antidote brandi est un poison.
L'ordo-libéralisme est imprégné de logiques de compétition et
de puissance. Les extrêmes droites en radicalisent simplement
les déterminismes pour en faire autant de passerelles vers leur
national-libéralisme. Les résistances qui surgissent dans toute
l'Europe, et singulièrement en Allemagne, contre l'austérité et
la xénophobie constituent donc un combat unique, vital. Elles
portent des alternatives pour un projet européen de coopération
et de solidarité plus nécessaire que jamais. On peut l'émanciper
de la double tutelle du capital allemand et des marchés financiers.
La dislocation de l'Europe est résistible.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.